Flyerline Schweiz AG se présente comme "la première imprimerie en ligne de Suisse". Elle ne communique pas de chiffres détaillés, mais vu de l'extérieur, on ne peut que constater : "Il se passe quelque chose ! Il y a à peine cinq ans, l'entreprise a opté pour une presse numérique HP Indigo 10000 B2, qui a ensuite été mise à niveau au standard 12000. Et maintenant, une HP Indigo 100K encore plus productive est installée en remplacement - la première en Suisse. Le CEO de Flyerline Suisse SA, Steffen Tomasi, commente sèchement : "Nous avons besoin de cette machine".
Texte : Paul Fischer / Photo : Flyerline Schweiz AG
C'est une histoire aux allures hollywoodiennes. Un homme, Steffen Tomasi, travaille dans le marketing pour l'industrie musicale. Il est également responsable de l'achat d'imprimés et d'emballages et de la chaîne de valeur qui en découle. Il s'interroge sur les prix qui y sont associés et commence à s'intéresser de près au sujet. Il constate que l'utilisation de formes collectives en impression offset permet de réduire les coûts. Au début, il travaille exclusivement avec des partenaires d'impression sélectionnés, mais en 2002, il crée sa propre entreprise avec un seul employé. Il mise déjà à l'époque sur le concept d'imprimerie en ligne et devance de nombreux concurrents avec cette idée.
L'entreprise se développe et s'épanouit. Aujourd'hui, 60 spécialistes travaillent à Altnau, mais Steffen Tomasi reste toujours un homme pragmatique malgré toutes ses visions. En 2016, il vend la majorité de l'entreprise au groupe Wipf. Il reste toutefois CEO et reste à ce jour le Spiritus Rector de Flyerline Schweiz AG. Ou comme il l'explique dans l'entretien avec un sourire malicieux : "Il faut me laisser faire !"
Innovation
Sur le site web de l'entreprise, on trouve le slogan suivant : "Flyerline signifie innovation". On y explique : "En tant que leader du marché et pionnier de l'impression, nous suivons en permanence les conditions du marché et réagissons rapidement aux tendances et aux besoins afin de les adapter à notre modèle commercial. Nous ne pensons pas en termes de produits, mais de cycles de produits entiers, et créons ainsi des innovations durables qui attirent également l'attention internationale". De grands mots ? Pas du tout ! Chez Flyerline Schweiz AG, les choses vont parfois très vite, avec une grande flexibilité. Un exemple récent pendant la pandémie de Covid-19 : pendant le premier lockdown, l'entreprise a racheté l'intégralité du stock de verre acrylique disponible en Suisse en investissant une somme à six chiffres. Comme l'explique Steffen Tomasi, cela a permis de "limiter activement les dégâts", car des segments entiers de la clientèle de Flyerline Schweiz AG ont également été fortement touchés par les restrictions d'activité liées à la lutte contre la pandémie. Indépendamment de tels développements : Chez Flyerline Suisse SA, l'innovation ne signifie pas en premier lieu l'innovation dans l'acquisition de nouvelles machines, mais l'innovation pour les clients. Et comme nous l'avons mentionné, il ne s'agit pas seulement des produits, mais de cycles de produits complets. Les "affiches légères tous temps" proposées depuis quelques années en sont un bel exemple. Leur conception repose sur des matériaux plastiques. Chez Flyerline Schweiz AG, le concept a été pensé du début à la fin : on livre les affiches, on les installe, mais on les récupère aussi et on permet leur recyclage.
Outre les facteurs d'innovation et de flexibilité, Flyerline Schweiz AG mise également sur la polyvalence. Peu d'imprimeries en Suisse sont aussi diversifiées : Imprimés, emballages, matériel d'exposition, meubles en carton nid d'abeille et, depuis 2020, matériel d'aide Corona. En conséquence, la production d'impression est également très diversifiée : Impression numérique grand format, impression numérique en feuilles et impression offset en feuilles. Mais Flyerline Schweiz AG ne peut en aucun cas être comparée aux imprimeries en ligne "classiques". Steffen Tomasi : "Nous misons sur la devise "petit mais efficace". Plus de 90 pour cent de nos clients sont des entreprises et pour 50 pour cent des commandes, il y a toujours un échange direct entre nous et le client".
Point culminant d'une évolution
Steffen Tomasi le dit à qui veut l'entendre : "Je ne suis pas un ami de l'impression offset". Il s'agit bien sûr d'une pique provocatrice, car c'est ce même Steffen Tomasi qui a investi il y a environ sept ans dans une presse offset à feuilles performante de Heidelberg, qui "tourne" en toute fiabilité sur le site d'Altnau. Et malgré tout ce qu'il dit sur l'évolution actuelle et future des marchés de l'impression, il constate : "Bien sûr, l'offset sera toujours nécessaire. L'impression offset a sa raison d'être et, même à l'avenir, il y aura toujours des commandes pour lesquelles seule une presse offset est envisageable". La question qui se pose dans ce contexte est relativement simple à formuler : "Combien de commandes de ce type existeront-elles encore à l'avenir ?
Il constate : "Les méga-tendances des imprimés qui ne concernent pas le segment POS ou l'emballage sont claires depuis longtemps. D'une part, le besoin de tels imprimés diminue globalement en raison de la numérisation de la communication, et d'autre part, on communique généralement de manière plus flexible, à court terme et de manière plus ciblée. Les tirages diminuent indépendamment du besoin global d'imprimés. On imprime moins, mais plus souvent. Nous avons de nombreux clients qui nous commandaient autrefois 10 000 flyers par an. Aujourd'hui, ils commandent dix flyers différents et personnalisés par an, tirés à 1 000 exemplaires. Le besoin d'imprimés individuels et personnalisés augmente en permanence. Cette évolution, qui était prévisible depuis longtemps comme je l'ai dit, s'est fortement accélérée avec la pandémie de Covid 19. Certaines évolutions du marché que je ne voyais peut-être pas avant 2023 ou 2024 se sont en quelque sorte "boostées" au cours des dix-huit derniers mois. Ce sont évidemment des évolutions de marché idéales pour l'impression numérique".
Steffen Tomasi et Flyerline Schweiz AG utilisent depuis plusieurs années déjà des systèmes d'impression numérique à feuilles. Ils ont suivi toute l'évolution technologique dans ce domaine. D'abord avec des systèmes de toner pour feuilles, qui ont été remplacés par des systèmes de plus en plus performants. Puis, en 2016, avec la presse numérique B2 HP Indigo 10000, une nouvelle dimension. Steffen Tomasi explique pourquoi ce saut a été fait à l'époque : "Nous nous développons chaque année dans ce segment et à un moment donné, la productivité des systèmes SRA 3 à feuilles n'était plus suffisante. Nous avons également misé très tôt sur les emballages en petits tirages et là, il faut tout simplement le plus grand format pour être actif sur ce marché".
"En fait, l'Indigo, que nous avons entre-temps mis à niveau au niveau 12000, aurait encore été en bon état. Il n'était donc pas du tout question de la remplacer pour des raisons d'âge. Mais compte tenu de la croissance de ce segment et des changements observés sur le marché, nous avions besoin d'une machine encore plus performante. Et c'est exactement ce que fait la HP Indigo 100K. Basée sur la même technologie de base, cette machine permet d'imprimer à une vitesse supérieure de 30 pour cent à celle du système existant. En comparaison, la productivité est jusqu'à 50 pour cent plus élevée".
Ce qui est intéressant dans toute cette acquisition, c'est que Steffen Tomasi a commencé à évaluer le système au milieu de la pandémie, pas avant. Il explique : "Chaque crise est aussi une opportunité. Nous aussi, nous avons dû faire face à des baisses et certaines ont été violentes. Mais, comme je l'ai mentionné au début, nous avons pu en amortir une grande partie en nous adaptant rapidement aux conditions du marché. J'ai rapidement réalisé que les marchés évoluaient à un rythme encore plus rapide qu'auparavant et je voulais être prêt pour la période post-pandémique afin de répondre pleinement à ces changements de marché. En effet, nous n'avons pas seulement investi dans la HP Indigo 100K, nous avons également acheté un relieur par collage et mis en place une boutique en ligne entièrement repensée. Tout cela représente des investissements considérables".
Une stratégie pour aller de l'avant ? "Non", répond Steffen Tomasi, "je ne le qualifierais pas ainsi. Nous étions déjà bien positionnés avant ces investissements. Nous étions en bonne voie, tant sur le plan de la gestion que sur celui de l'offre. Mais lorsque les marchés évoluent encore plus rapidement, il faut réagir. Comme je l'ai dit, sans le Covid-19, nous aurions fait ces investissements tôt ou tard, mais la pandémie change encore une fois radicalement la donne. Il faut alors être prêt pour l'après et disposer des structures adéquates".
L'évaluation a commencé à l'automne et la signature du contrat a eu lieu à la fin de l'hiver 2020/2021. Le processus a été un mélange de réunions en ligne, de présentations en ligne, mais aussi d'une visite au centre d'expérience HP-Indigo à Barcelone. Sven Bänziger déclare à ce sujet : "Bien sûr, la pandémie a rendu l'évaluation plus difficile, mais dans les grandes lignes, tout s'est déroulé comme toujours dans ce genre de projet". Maintenant, à l'été 2021, la nouvelle machine a été installée à Altnau. Outre une large gamme de produits commerciaux, la machine produit des emballages (jusqu'à 450 microns), des autocollants et des films. Et bien sûr, tout ce qui doit être personnalisé et individualisé.
Quelles sont les principales raisons qui justifient l'achat de la HP Indigo 100K ? Steffen Tomasi les résume : "Une productivité nettement plus élevée, une sécurité de production accrue grâce au système de préhension et à l'amélioration de l'étalonnage des couleurs. Cela se traduit par une baisse des coûts unitaires. Et nous pouvons produire, notamment dans le segment de l'emballage en forte croissance, des commandes qui n'étaient pas aussi facilement réalisables auparavant". Et la qualité d'impression ? Steffen Tomasi répond : "Elle est encore un peu meilleure que celle du modèle précédent, mais honnêtement, ce n'était pas un argument spécifique pour nous lors de l'évaluation. L'essentiel pour nous était et reste la productivité nettement plus élevée".
Que va-t-il se passer ?
En écoutant Steffen Tomasi, on a l'impression que tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes : une entreprise en bonne santé, qui gagne bien sa vie et qui se développe mieux que la moyenne du secteur. Mais cela n'est pas vrai. Les dix-huit derniers mois, marqués par la pandémie, ont également fait naître des rides d'inquiétude chez Steffen Tomasi. Le segment des points de vente, en particulier, connaît des changements structurels durables : "Le secteur de la restauration est l'un de nos principaux clients. Celui-ci s'est complètement effondré à certains moments. Mais plus la situation s'améliore en raison de la pandémie, plus ces clients reviennent. Dans le secteur des salons, je constate toutefois un changement structurel durable. Je pense qu'environ 60% des salons organisés avant la pandémie ne reviendront pas. Mais là encore, il faut dire que le secteur des foires et salons était déjà en difficulté avant Covid, la pandémie a simplement accéléré considérablement une évolution attendue. En revanche, nous voyons un énorme potentiel dans d'autres domaines. Par exemple, le packaging. Il est de plus en plus important pour les PME de se démarquer dans ce domaine. De superbes produits, une super boutique en ligne et ensuite l'envoi de la marchandise dans une boîte NoName, cela ne va pas du tout ensemble".
Et en tant que "sceptique" de l'impression offset, comment voit-il l'évolution du secteur des arts graphiques, en particulier en Suisse ? Steffen Tomasi : "Les gagnants seront les plus rapides, les plus flexibles et les plus innovants, qui sont également capables d'adapter leurs structures très rapidement. Dans un tel contexte, la présence en ligne seule n'est pas une garantie de succès, comme nous le voyons avec les grandes imprimeries en ligne européennes. Avec leurs grandes chaînes de production et leur forte concentration sur le B2C, elles étaient trop peu flexibles pour pouvoir réagir de manière adéquate aux changements. C'est pourquoi je pense que les PME ont de bonnes perspectives, car elles sont très proches de leurs clients. À condition que le paquet global soit bon".
Et il donne un conseil au secteur : "Nous avons un large portefeuille de produits, mais même nous ne pouvons pas tout couvrir. L'année dernière, j'ai vécu une expérience similaire. Chez un gros acheteur d'imprimés, j'ai décidé que nous ne ferions plus d'offres parce que les dépenses et les recettes n'étaient plus compatibles. J'ai été invité à un entretien et j'ai expliqué mes raisons. J'ai également expliqué ce que nous pouvions faire et ce que nous ne pouvions pas faire. La réaction : "Monsieur Tomasi, vous êtes le premier imprimeur à nous dire honnêtement que vous ne pouvez pas tout faire. Tous les autres nous disent toujours qu'ils peuvent tout faire, alors que nous savons pertinemment que ce n'est pas vrai". Ce que j'évoque ici, c'est que les clients du secteur de l'impression savent très bien ce qui se passe. Nous avons besoin de moins de secrets et de plus de coopération et de transparence vis-à-vis des clients. Il n'est pas nécessaire de pouvoir tout faire soi-même et il faut chercher ses partenaires en conséquence, tout en regardant où se trouvent ses propres forces et faiblesses. C'est pour moi, en plus des changements généraux du marché, une tendance importante pour les années à venir".
Investissement dans la nouvelle HP Indigo 100k | Flyerline Schweiz AG
